Sautant le pas sur Facebook

La derniere etude de ComScore revele que les reseaux sociaux du type MySpace et Facebook sont de plus en plus utilises a travers le monde. Africa2Point0 note pour sa part la preeminence d'Hi5 en Afrique (je pense que les resultats de l'Afrique sont moins nets que ca dans la mesure ou le tableau montre une aggregation des donnees Afrique-Moyen Orient). Une question pour lui : a quoi l'explique t'il?

Je me suis enfin inscrite sur Facebook, seduite comme des millions avant moi par l'application. Celle-ci reste tres orientee vers les plus jeunes, ceux qui souhaitent agrandir leur reseau d'amis, pour ma part je m'en sers surtout pour garder le contact avec amis et collegues perdus de vue ou dissemines a travers les continents. Pour ceux que ca interesse, ils peuvent me rajouter a leur liste d'amis. Je me reserve le droit de FaceSlam tous les inconnus :) L'autre versant de mes reticences tient au fait que toutes ces applications ont des vertus chronophages, on s'y trouve litteralement happe dans un mouvement general de WILFING. Jason Calcanis va plus loin en parlant de "social networking exhaustion" et je ne suis pas loin de le rejoindre sur plusieurs points.


Un des grands inconvenients de l'application est son caractere de "walled garden" vous ne pouvez pas partager d'applications avec quelqu'un si cette personne ne s'est pas au prealabe inscrite sur Facebook. C'est assez facheux, car il y a de cela quelques jours j'ai organise un mini-defi pour tester les connaissances geographiques de mes amis et pour jouer au Traveler IQ contest, il leur fallait malheureusement s'incrire sur l'application.


Construire un reseau est une tache ardue qui nous empeche tres souvent de multiplier le nombre de sites auxquels nous souscrivons. En effet repeter ce que l'on a deja dit si bien ailleurs est une tache fastidieuse. on aimerait tant qe ces sites construisent des passerelles entre eux pour que l'utilisateur lambda n'ait pas a subir les affres d'une nouvelle forme plus subtile de lock-in. A cet effet, Justin Baum rappelle dans "Identity Crisis" que "As social networking exploded our relationships became proprietary information held captive by the services we use. We have given our relationship information to multiple social apps and as a result created redundant and inconsistence representations of our relationships across these apps. Joining a new social network is like duplicating your identity. You are forced to redefine your relationships with people in the context of the new network." A lire: l'excellente analyse du ministre de l'Intrigue sur les defis de la gestion de l'identite sur Internet que doivent relever les reseaux sociaux, Facebook en tete.


Une des raisons qui m'a longtemps poussee a ne pas faire partie de ses reseaux sociaux est le manque d'anonymat, je ne souhaite nullement construire un hub avec 1000 contacts dont 75% d'inconnus; par contre je ne suis pas contre le fait de partager les photos de mes dernieres vacances ou dire dans quelle partie du monde je me trouve avec des gens en qui j'ai entierement confiance. Parce qu'il existe pour moi deux categories de contacts sur Facebook, je trouve dommage de ne pouvoir reduire la vue de mon profil a certains de mes collegues (i.e: les photos de la derniere fete chez moi etc...) Le maintien d'une vie privee et d'une part d'ombre est un defi pour qui s'adonne au web et a ses joies (blog, facebook, IM et autres). En effet sur Facebook on peut savoir en plus de vos gouts musicaux et de vos livres preferes, quel est votre statut sentimental, quelle boite vous emploie, quelles sont vos points vue politiques ou votre appartenance religieuse, et un tas de details somme toute personnels.
L'abdication de ma vie au numerique ne saurait etre la condition de mon adhesion au Web. Chimere me retorqueront ici certains, a quoi je leur repondrais chimere certes, mais chere chimere!

J'ai donc saute le pas sur Facebook, mais ayant deja du mal a maintenir actif ce blog, entretenir mon reseau sur LinkedIn et avoir une vie reelle loin de cet ecran, je ne pense pas ajouter mon ecot a la frenesie actuelle entourant l'application. En passant, il est interessant de voir les photos d'un pote en week-end a Shanghai ou la video de la derniere soiree des diplomes de ma promo a San Francisco, mais c'est tout. Au lieu d'ecrire sur le mur de mes amis, je me veux une adepte du telephone pour leur parler ou des rencontres qui s'etirent en longueur autour de diners. Cela Fceboook ne me le remplace pas. J'ai saute le pas disais-je. C'est un pas, qui fera sans doute plaisir a ma petite soeur, mais c'est un petit pas quelque peu retif a perdre la dimension vraie de toute relation, celle qui ne saurait s'affranchir de contacts directs et reels entre les hommes.



Commentaires

Didier Durand a dit…
Je voudrais bien aller sur facebook mais j'ai décidé que pour l'instant cela faisait trop: cf. sa "vertu chronophage"!

Tant pis pour moi...
merci pour le lien
didier de Media&Tech

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