L'infidelite, obsession américaine
La lecture de l'article de Pascal Bruckner paru dans le journal Le Monde sur l'infidélité m'a laissée perplexe sinon amusée. En effet, il est assez intéressant que la 1ère puissance du Monde (ou celle aspirant à le rester) s'enflamme toujours autant pour ce que Bruckner décrit fort justement comme étant "de misérables histoires de coucherie". Sur le vieux continent ou en Afrique, les hommes (et les femmes) ne sont pas plus vertueux que leurs compères outre-Atlantique, mais ces affaires restent confinées aux "convenances" de l'alcôve. Parfois, elles s'ébruitent mais dépassent rarement le stade du dernier kongossa dans les dîners en ville. Que tel homme politique ou homme d'affaires en vue ait une maîtresse ou s'offre les services de péripatéticiennes ne conduira pas à sa "chute". Le cas Spitzer est le dernier exemple d'une Amérique où il ne fait pas bon de se faire prendre la main dans un sac que la morale collective réprouve. De mémoire -récente- seul le Libéria nous offre un tel exemple avec l'affaire qui coûta à Willis Knuckles son poste ministériel.
Vous me direz que finalement on se fiche pas mal de qui dort avec qui et vous auriez raison, car ce n'est pas ce pan de la morale qui est sanctionné par l'opprobre. C'est plutôt la distance que prennent certains législateurs avec les lois qu'ils votent eux-mêmes. Que faire dans le cas camerounais où le même législateur qui n'infirme pas une loi inique qui condamne l'homosexualité, que faire quand ce même législateur est celui sur qui régulièrement enflent des rumeurs de mœurs en non conformité avec la loi? Pour l'ex-gouverneur de New York c'est bien "l'hypocrisie d'un homme qui jurait ses grands dieux de terrasser le trafic d'êtres humains et fréquentait The Emperor Club, réseau de prostituées de luxe dirigé par un proxénète notoire." Tartufferie qui n'est pas le propre des américains, mais dont les modes d'accommodation diffèrent selon les pays. Conclusion intéressante de Bruckner:
Pas faux.
Vous me direz que finalement on se fiche pas mal de qui dort avec qui et vous auriez raison, car ce n'est pas ce pan de la morale qui est sanctionné par l'opprobre. C'est plutôt la distance que prennent certains législateurs avec les lois qu'ils votent eux-mêmes. Que faire dans le cas camerounais où le même législateur qui n'infirme pas une loi inique qui condamne l'homosexualité, que faire quand ce même législateur est celui sur qui régulièrement enflent des rumeurs de mœurs en non conformité avec la loi? Pour l'ex-gouverneur de New York c'est bien "l'hypocrisie d'un homme qui jurait ses grands dieux de terrasser le trafic d'êtres humains et fréquentait The Emperor Club, réseau de prostituées de luxe dirigé par un proxénète notoire." Tartufferie qui n'est pas le propre des américains, mais dont les modes d'accommodation diffèrent selon les pays. Conclusion intéressante de Bruckner:
Si l'on scrute les transgressions avec une telle minutie, c'est pour mieux vérifier la norme : se montrer déloyal dans l'amour conjugal, n'est-ce pas remettre en question cette alliance originelle qui soude tous les Américains ? Si la petite patrie qu'est la famille vacille sous les caprices des conjoints, qu'en sera-t-il de la grande, en cas de danger ? Là où l'Europe, composée de nations anciennes riches de leurs traditions, fait preuve d'une certaine désinvolture, les Etats-Unis manifestent rigidité et intransigeance : quand le plus fondamental de tous les liens, celui du couple, est mis à mal, c'est l'avenir même du pays qui peut basculer. Création récente, l'Amérique exorcise, à travers les infractions conjugales de ses responsables, sa propre fragilité. L'enjeu n'est que superficiellement moral : il est d'abord politique.
Pas faux.
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